En complément de l'article sur l'équipement déjà publié, j'ajoute ce focus sur le matériel électronique et la navigation. Pour initiés, passionnés ou personnes cherchant elles-mêmes des solutions dans ce domaine. Totalement indigeste pour les autres. Vous voilà prévenus !


Remarque sur la navigation à la carte :

Jean-Franck, qui a marché une semaine avec nous comme il l'avait promis à son ami Pascal, a déjà parcouru la Via Alpina il y a quelques années. Il a étalé sa rando sur quatre étés. A chaque fois, il est parti avec 2kg de cartes. Vous imaginez ce que cela représente pour celui ou celle qui choisit cette solution et qui part pour tout faire la même année !


Bien sûr, des palliatifs sont envisageables, comme l'envoi en poste restante de quelques paquets de cartes, l'achat "en passant", les rencarts avec les copains, et même la cache préalable des cartes. Avec les éventuels couacs qu'ils réservent : colis pas à l'heure, changements d'itinéraire, cartes introuvables dans certains villages, caches découvertes ou abîmés ou dont l'emplacement précis a été oublié (ça s'est vu !)... Ces moyens étaient incontournables jusqu'à il y a quelques années et ils ont permis de bien belles aventures. Mais de nouvelles solutions existent aujourd'hui, et ce serait bien dommage de vouloir les ignorer, même si elles aussi ont leurs inconvénients et leurs limites. Je veux bien sûr parler de la géolocalisation, qui n'exclut pas un minimum de "sauvegarde papier".


Matériel prévu à l'origine :

Ça ne sera une surprise pour personne, je n'ai jamais envisagé l'option "cartes papier" intégrale. Je partais donc initialement avec :

- un GPS Garmin pour naviguer (+ la "sauvegarde papier" dont je parlerai plus tard, et bien sûr la boussole),

- un smartphone pour communiquer et prendre la météo,

- un appareil photo (compact),

- une liseuse parce que partir plusieurs mois sans lecture me semblait inconcevable.


En ajoutant à tous ces appareils les chargeurs, câbles et jeu de batteries supplémentaires adéquats + une batterie externe pour le smartphone, j'arrivai à 1,9kg ! Pas jouable.


GPS

J'ai donc commencé à remettre en cause le GPS Garmin, et à envisager une application sur smartphone. Très vite, j'ai compris que pour que ce soit viable quelle que soit la météo et sur longue durée, il fallait un téléphone adapté, costaud, résistant à l'humidité, utilisable avec les doigts mouillés, et qui puisse en permanence être attaché par une dragonne. Pour cela, il faut taper dans la catégorie des smartphones dits "durcis". J'ai donc remplacé mon classique LG par un Crosscall Action X3 (Androïd), acheté d'occasion à Florent... devenu lecteur assidu de mon blog ! Merci Florent. La puce de localisation de ce smartphone est bien plus rapide et bien plus précise que celle de mon Garmin. Il faut dire qu'en plus du système GPS (américain), elle sait lire Glonass (russe) et Beidou (chinois). Mais pas Galiléo (européen). Défauts du smartphone : autonomie limitée malgré sa grosse batterie de 3500 mAh (=> énergivore), écran difficilement lisible en plein soleil et module photo un peu faiblard.


Application de navigation

Ensuite, restait à trouver une application de navigation. Je connaissais IphiGéNie, l'une des applications franco-françaises, particulièrement bien adaptée à l'utilisation des cartes IGN. Mais, outre qu'elle est très compliquée (il existe 5 catégories différentes de points par exemple !!!), elle ne permet pas le chargement par zone des cartes OSM (Open Source Maps) que j'utilise hors France. Mathieu, qui m'a conseillé sur divers points, a évoqué OsmAnd, mais je n'ai pas trouvé sa mise en œuvre très simple. J'ai aussi découvert une application assez alléchante, qui utilise une carte dite "OpenTopoMap" tout à fait fabuleuse.

Mais j'ai trouvé de nombreux bugs, tant dans l'application que dans la carte, et je n'ai pas voulu prendre de risque.


Finalement j'ai retenu ViewRanger que j'ai trouvé à la fois très simple, sans lacune et qui permet le chargement par zone de n'importe quelle carte, payante ou gratuite. L'application est gratuite (ou payante, pour quelques euros seulement, mais je ne suis plus très sûr). J'ai pris un abonnement d'un an à la carte IGN France (17€), et j'utilise les cartes OSM gratuites pour les autres pays. Le fait d'avoir au moins une carte payante permet le chargement de portions de cartes environ cinq fois plus grandes que si on n'utilise que des cartes gratuites, aussi bien sur la carte achetée que sur toutes les autres ! Bien pratique.


Sauvegarde papier

Et si je perds mon smartphone ou s'il tombe en panne ?


J'ai d'abord une carte SD que j'utilise comme simple sauvegarde et qui contient tous les documents utiles à ma virée. Dès lors que je récupérerais un nouveau smartphone, je pourrais facilement tout remonter. A la limite, cette carte SD n'est même pas utile puisque tout est également sur mon cloud.


Ensuite, j'ai des impressions papier de :

- la totalité des extraits de cartes contenant mon itinéraire, en gros au 1/50.000°, mais de qualité très inégale selon la source trouvée sur internet, allant d'excellent pour la Suisse à médiocre pour une grande partie de l'Autriche. Ces cartes ont été imprimées, puis l'itinéraire et parfois d'autres indications ont été portées dessus à la main. Ces documents ne font que 74 pages, soit 37 feuilles A4. Ils sont eux-mêmes re-scannés, et ces nouveaux scans font partis des fichiers stockés sur mon smartphone et sur la carte SD. Bien sûr, si je choisis un itinéraire différent de celui prévu, j'ai toutes les chances d'être hors carte papier.

- tous les profils d'étapes (diagrammes distance/dénivelée), extrêmement utiles pour redécouper les étapes, anticiper un emplacement de bivouac, évaluer l'effort à faire pour rallier tel point,

- notes personnelles sur les étapes prises pendant ma préparation, issues du site Via Alpina pour la plupart,

- détail précis des différents types de logement, ravitaillement et transport, village par village, avec les distances entre chaque, relevés par Mathieu. Un grand merci Mathieu.


Appareil photo

Mais je trouvais mon sac encore bien lourd... Aussi, quinze jours avant de partir, j'ai décidé de ne pas emmener mon appareil photo compact Canon G5X. Il y a un monde entre les photos faites avec le compact et celles faites avec le smartphone. Un déchirement :-). Si j'ai du courage, j'écrirai peut-être deux ou trois choses à propos des photos prises au smartphone.


Chargeur solaire

A tant charger le smartphone de fonctionnalités indispensables, il devenait urgent d'augmenter la capacité de la batterie externe qui ne peut assurer que deux recharges complètes. C'est là que j'ai pensé au chargeur solaire plutôt qu'ajouter une deuxième batterie externe. J'ai donc acheté un panneau 6 watts que j'ai à peine eu le temps de tester, et qui m'a très vite lâché (celui que j'attends fera 11 watts et 200g au lieu de 108g pour le 6 watts).


Liseuse

Mais avant qu'il défaille, il m'a donné l'idée de remplacer la liseuse par une application pour smartphone, en tenant le raisonnement suivant : s'il y a du soleil, je n'aurai pas de problème d'autonomie et je pourrai même lire le soir. S'il manque de soleil, je m'abstiendrai pour garder tout le potentiel pour les fonctions indispensables. J'ai testé plusieurs applications de lecture, j'ai exclu toutes celles qui ne fonctionnaient qu'avec les catalogues de distributeurs, et retenu celle qui me semblait l'une des plus simples et l'une de celles permettant le mieux d'explorer ses propres dossiers pour y lire un maximum de formats, dont ePub et pdf. Ainsi, j'utilise "Moon+Reader", Sur laquelle je trouve plus facile de lire un livre au format pdf que sur une liseuse, malgré la taille de mon écran (5"), plus petite que celle de la liseuse (6").


Et tout ça m'a permis de passer de 1,9kg à 613g.


Outils complémentaires

Outre toutes ces fonctionnalités, j'utilise aussi mon smartphone pour accéder à mon "cloud", et donc à de nombreux dossiers de mon ordinateur (j'entends déjà certains d'entre vous hurler...). Mais par sécurité, et parce que je n'ai pas toujours de réseau, j'ai recopié en dur sur le smartphone tous les documents, traces et waypoints, diagrammes distance/dénivelée, scans de cartes, etc... utiles à mon trip. Pour pouvoir lire ces fichiers, ou même écrire dedans et faire encore d'autres choses, j'ai chargé et j'utilise :

- CX Explorateur de fichiers,

- Docs to Go : lit et même écrit les fichiers doc/xls/ppt/pdf (ouais, j'ai mon Excel :-)),

- TravelMap en mode administrateur (pour écrire le blog). Il existe 3 versions, la première gratuite mais limitée à 100 photos. J'ai pris la deuxième, pour 30€ par an, que je ne renouvellerai que si besoin, qui autorise 3000 photos par an.

- Lit Photo (pour réduire facilement et par lots la résolution des photos que je pose sur le blog),

- Compress (idem pour les vidéos),

- Vimeo (accès à mon compte Vimeo pour charger des vidéos, et générer un lien que je copie dans TravelMap, ce dernier ne permettant que cette solution pour afficher des vidéos). Très peu utilisé jusque-là pour limiter la consommation d'énergie (et le temps passé),

- Notes Keep (pense-bête de Google qui me sert pour plein de choses, et notamment pour taper tous les textes du blog - que je copie/colle ensuite -, parce que le faire directement dans TravelMap est inbuvable).


Mais aussi :

- MeteoSwiss (merci Richard),

- PeakFinder (reconnaissance des montagnes),

- ThePhotographerEphemeris (horaires de lever et coucher du soleil et de la lune. Et beaucoup plus),

Je n'utilise pas SkyMap parce qu'il y a longtemps que je roupille quand les étoiles s'affichent dans le ciel :-)


Ouf !